Il s’agit d’une étude financée par le bureau des Affaires Etrangères et du Commonwealth du Royaume Uni avec pour objectifs :
- Examiner le profil des migrants internes travaillant dans le secteur minier dans les zones ciblées et déterminer les intentions de ces travailleurs à leur arrivée et durant leur activité ;
- Comprendre les dynamiques migratoires au sein du secteur minier dans la région d’Agadez et comment l’exploitation aurifère influence et impacte les migrations internes dans la région ;
- Evaluer les défis liés à la protection des personnes vulnérables autour des sites d’orpaillage et le niveau d’accès aux structures de protection des communautés voisines ;
- Et enfin Evaluer l’impact de l’orpaillage sur les communautés hôtes.
L’étude s’est déroulée sur 3 sites d’orpaillages qui sont : les sites d’extraction d’or de Tabelot (Fasso) et de Tchibarkaten et le site de traitement du minerai d’or d’Arlit (Guidan daka) à travers des entretiens individuels (au nombre de 796) et des groupes de discussions avec les acteurs clés (au nombre de 15).
Les points saillants de l’étude :
1. Dynamiques migratoires vers les sites aurifères dans la région d’Agadez
➢ Une migration interne des orpailleurs, 88% des orpailleurs enquêtés sont des ressortissants nigériens originaires des régions du sud à savoir : Maradi (29%) Zinder (22%) Dosso (20%) etc.
➢ Le site de traitement d’Arlit accueille plus de migrants internationaux (43% des enquêtés sur ce site), on y retrouve des algériens, tchadiens, soudanais, togolais etc.
➢ Une migration saisonnière et inter-sites : 63% des orpailleurs enquêtés sont des hommes mariés et 48% ont entre 25 et 35 ans, Près du tiers des orpailleurs (31%) pratiquaient l’agriculture avant leur arrivée sur le site ; une migration régulière entre le lieu d’origine et les sites miniers à Agadez.
63% des orpailleurs enquêtés sont des hommes mariés et 48% ont entre 25 et 35 ans. Près du tiers des orpailleurs (31%) pratiquaient l’agriculture avant leur arrivée sur le site, ils sont venus dans l’orpaillage pour combler le déficit des saisons pluvieuses.
➢ Intentions de migration des orpailleurs migrants : 52% des orpailleurs souhaitent quitter le site minier sur lequel ils travaillent au moment de l’enquête.
➢ Le développement des migrations parallèles : les migrations des travailleurs orpailleurs entraînent à leur tour des dynamiques migratoires parallèles autour des services ; une relation d’interdépendance entre commerçants et orpailleurs est également créée.
2. Opportunités et limites de l’exploitation artisanale de l’or
➢ L’orpaillage apparait comme alternative économique face au manque d’emploi dans les régions d’origine ;
➢ Réponse face au changement climatique ;
➢ Développement et modernisation des localités alentours ;
➢ Dangerosité et pénibilité du travail d’orpaillage ;
➢ Risques de fermeture des sites ;
➢ Instabilité de l’emploi et gains économiques limités ou aléatoires ;
➢ Insécurité sur les sites miniers.
3. Conditions de travail et besoins de protection sur les sites miniers
➢ Seulement 15% des orpailleurs travaillent à leur propre compte, 85 % travaillent sous l’autorité d’un tiers.
➢ Parmi ces derniers, la grande majorité travaillent pour un patron (68%) ou un commerçant (17%) Système de dette au patron est très répandu sur les sites.
➢ La présence de mineurs sur les sites d'or : en situation d’échec ou d’abandon scolaire, les plus jeunes sont influencée par les migrations de membres de leurs familles ou des proches. Ils ont un projet migratoire similaire aux orpailleurs adultes.
➢ Présence des femmes travailleuses du sexe : Difficultés pendant l’étude de se rapprocher de ce groupe de population (indisponibilité, méfiance) ; il s’agit d’une migration principalement interne motivée pour des raisons économiques avec la volonté d’un retour au sein des localités d’origine ; Des préoccupations communes avec les populations hôtes, notamment sur les risques d’insécurité.
4. Les besoins et recommandations principales sur les sites miniers
➢ Accès direct aux structures de santé ;
➢ Approvisionnement en eau potable (puits, forages) ;
➢ Renforcement des conditions de sécurité sur les zones d’exploitation aurifère ;
➢ Amélioration des conditions de travail des migrants orpailleurs (contractualisation, et protection du des droits des travailleurs).
Point d'action |
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